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La préparation de terrain, les notions essentielles - LBprofor

Rédigé par LBprofor | 25 janvier 2019

Comme la préparation de terrain est la première étape de remise en production dans plusieurs scénarios sylvicoles. Certaines notions se doivent d’être comprises par tous les intervenants du milieu forestier.

La préparation de terrain a pour but d’ameublir le sol minéral et d’y mélanger la matière organique en décomposition. Selon les caractéristiques du site, cela permet également de perturber la couche d’humus et la végétation concurrente.

Pour obtenir de bons résultats, il faut que les travaux soient bien planifiés et que les opérations soient suivies rigoureusement. Il est donc important de bien connaître les limites des équipements et l’effet des contraintes sur l’atteinte des objectifs.

 

Planification

Peuplement

La première étape pour planifier la préparation de terrain est tout d’abord de déterminer si le site requiert une remise en production. On évalue le coefficient de distribution (stocking) de la régénération et la composition en essence du peuplement. Les cibles à atteindre sont variables et dépendent principalement des régions et des objectifs de production. Par exemple, pour les régions où il n’y a pas de marché pour le bois feuillu, la remise en production de site aura un objectif de production résineuse seulement.

Si on détermine qu’une remise en production est nécessaire, il faut alors évaluer quel type de préparation de terrain nous permettra d’obtenir suffisamment de microsites. Il est important d’évaluer les contraintes du site et de garder en tête l’aspect budgétaire.

 

Comment mieux connaître la forêt dans laquelle on travaille?

 

Contraintes

Pierrosité

Une pierrosité excessive empêche les passages linéaires de la machinerie et la mise en place de sillon en continu. Il est possible de préalablement cibler certaines zones potentiellement problématiques à partir du type de dépôt de surface cartographié.

 

L’accès aux données gratuites du MFFP

 

Source: Centre d’étude de la forêt

Lorsque la pierrosité est excessive pour le scarifiage à disque, il faut préconiser une préparation de terrain réalisé avec une excavatrice.

 

Pente

Bien que des équipements de récolte ont préalablement passés sur la plupart des terrains à préparer. La présence de pentes fortes peut être une contrainte d’accès pour la machinerie.  De plus, le sol minéral exposé au traitement peut augmenter les risques d’érosion. Il est possible d’évaluer le risque en fonction de l’inclinaison et de la longueur de la pente. La tableau ci-dessous illustre le risque potentiel selon ces deux variables.

Source: Centre d’étude de la forêt

 

LiDAR en foresterie – L’outil à maîtriser

 

Épaisseur de l’humus

Il est plus difficile d’exposer le sol minéral et d’y mélanger la matière organique dans les sites ayant une couche d’humus très épaisse. Lorsque celle-ci est inférieure à 25 cm, on priorise le scarifiage à disques, qui donne généralement de bons résultats. Toutefois, si la couche d’humus est supérieure, il faut prévoir un double passage ou un traitement avec une excavatrice.

Il faut toutefois rester vigilant, car une épaisse couche d’humus peut parfois être associée à un mauvais drainage. Ainsi, un double passage de scarificateur à disque en milieu humide ne donnera certainement pas de bons résultats.

 

Débris ligneux

Une trop grande quantité de débris ligneux au sol peut nuire à la mise en place de microsites propices au reboisement. En plus de limiter l’action des disques, ils peuvent empêcher la mise en terre du plant s’ils tombent et s’accumulent dans les sillons.

Un site ayant trop de débris ligneux pour le scarifiage à disques

 

La quantité de débris est influencée par le procédé de récolte et la composition du peuplement antérieure. Pour les secteurs ayant été préalablement récoltés, le procédé utilisé a un impact majeur sur les débris laissés au sol. Par exemple, dans les chantiers récoltés avec des abatteuses multifonctionnelles, les branches et les cimes demeurent sur les parterres de coupe. Donc, lorsque l’écimage est grossier et/ou que les arbres sont branchus, la préparation de terrain avec scarificateur à disque devient problématique. Toutefois, lorsque la récolte est réalisée avec une abatteuse groupeuse et que l’ébranchage s’effectue en bordure de route, la quantité de débris laissée est très faible.

Dans le cas d’un peuplement récolté en bois court, sa composition a une influence sur la matière ligneuse résiduelle après coupe. Ainsi, lorsque la proportion de feuillus est plus élevée, le houppiers devient une contrainte pour le scarifiage à disques. De plus, la densité du peuplement est un bon indicateur de la quantité et de la grosseur des branches. En effet, les forêts très denses ont une proportion de cimes vertes plus faible et des branches moins volumineuses.

Lorsque la quantité de débris ligneux est trop contraignante pour le scarifiage à disque, le déblaiement est le traitement le mieux adapté.

 

Pour en savoir plus sur le déblaiement

 

Drainage du sol

Le drainage du sol est une contrainte pour la plupart des types de préparation de terrain. Car un terrain humide limite grandement la circulation de la machinerie et augmente les risques d’enlisement. De plus, les microsites dans en milieux trop humides se remplissent d’eau et ne sont pas propices à un semis ou à la mise en terre d’un plant.

Grâce aux données cartographiques, il est facile d’anticiper cette contrainte et de cibler les endroits potentiellement problématiques. La classe de drainage est assurément un incontournable. Le type de dépôt de surface peut également être un bon indicateur.

Sur le terrain, la pente et la position topographique sont déterminantes pour évaluer le drainage du site. Généralement, les bas de montagne en milieux plats sont à surveiller. De plus, comme la plupart des endroits à préparer ont été préalablement récoltés, la présence d’ornières est un indicateur très fiable à surveiller.

On peut également porter attention à la présence d’espèces caractéristiques des milieux humides, qui permettent d’appuyer l’ensemble des autres indicateurs.

 

Épaisseur du sol

Pour que le traitement soit en mesure de mettre en place suffisamment de microsites adéquats au reboisement, le sol doit avoir une épaisseur minimum. On cherche généralement à avoir 25 cm de sol, composé d’un mélange de matière organique en décomposition et de sol minéral.

La meilleure manière de le valider sur le terrain est sans doute avec la pelle de reboiseur. Dans le cas d’une évaluation oculaire sur de grandes superficies,  il faut être attentif à plusieurs indicateurs. Entre autres, les sommets de montagnes et les sites avec présence d’affleurements rocheux et de gros rochers en surface sont plus à risque de ne pas atteindre l’épaisseur adéquate de sol.

 

La présence de VFR

La présence de tiges vétérans feuillus résistants (VFR) peut limiter la circulation de la machinerie et empêcher l’atteinte des objectifs de remise en production. On retrouve cette situation généralement dans les peuplements mixtes où il n’y a pas de preneur pour les tiges feuillues. Bien que ce traitement ne soit pas très populaire pour des raisons budgétaires, il est possible d’utiliser une abatteuse-groupeuse pour abattre et disposer les tiges résiduelles en andains. Ce traitement permet ainsi la circulation des équipements de préparation de terrain.

 

Méthode d’évaluation

Points d’observation

Il s’agit d’une méthode de qualification à l’échelle des polygones qui permet d’évaluer l’ensemble des critères déterminants au choix du traitement. Elle se fait généralement de manière oculaire et il est parfois nécessaire de vérifier la profondeur du sol à l’aide d’une pelle de reboiseur.

Cette méthode est particulièrement efficace, mais requiert une bonne connaissance des traitements possibles et un bon esprit d’analyse de la part du personnel technique. En effet, celui-ci doit définir la meilleure intervention, mais également le pourcentage de la superficie traitable en considérant l’ensemble des contraintes.

 

Inventaire systématique

À partir d’un plan de sondage systématique réalisé sur les superficies à évaluer, l’inventaire se fait généralement à partir de grappe de 10 micro-placettes. On y évalue la présence de tiges d’avenir des essences désirées et les contraintes opérationnelles.

Une grappe pour évaluer la régénération et les contraintes à la préparation de terrain. L’exemple illustre un coefficient de 20% de la régénération et 10% pour les débris ligneux.

 

Ainsi, la compilation des résultats permet de connaître la composition du peuplement et la localisation des contraintes. Comme l’échantillonnage est uniformément réparti, il est possible à partir d’une analyse cartographique de cibler les endroits qui requièrent une préparation de terrain.

Présentation visuelle de planification de préparation de terrain à partir d’un inventaire systématique.

 

Suivi de la qualité

Comme dans l’ensemble des traitements sylvicoles, il faut vérifier si les travaux permettent d’atteindre les objectifs de la prescription. L’inventaire après traitement sert à évaluer:

  • la qualité de la réalisation des travaux (taux de qualité)
  • le nombre de microsites disponibles à l’hectare ou le nombre de plants à reboiser

 

Comment améliorer la qualité de ses travaux forestiers?

 

Méthode d’évaluation

La méthode d’évaluation la plus répandu est la grappe de 10 micro-placettes accompagnée d’une placette circulaire de 5.64m de rayon pour le dénombrement des microsites.

 

Grappe

À l’aide d’une pelle de reboiseur, on évalue dans chacune des micro-placettes s’il est possible d’y mettre un plant (placette adéquate). Si ce n’est pas le cas, on doit identifier la cause. Est-ce qu’il s’agit d’une erreur d’opération (placette inadéquate) ou ce n’était simplement pas traitable (placette non traitable) ?

Les placettes inadéquates sont généralement causées par des erreurs de la part de l’opérateur : soit des passages trop espacés de la machinerie ou une pression trop faible exercée au sol.

Les terrains ayant une forte proportion de placettes non traitables sont généralement due à une prescription sylvicole mal adaptée aux contraintes ou à une mauvaise évaluation de la traitabilité du terrain de la part de l’opérateur.

 

Placette de 5.64m

Dans le placette de dénombrement qu’on implante généralement à la micro-placette #5, on doit se mettre dans la peau d’un reboiseur et évaluer la quantité de plants qu’il sera possible de mettre en terre en respectant les directives de la prescription sylvicole.

Comme une placette de 5.64m de rayon représente 1/100 d’hectare (100m2), l’identification de 20 microsites représente le potentiel de planter 2000 arbres à l’hectare.

La densité vs le coefficient de distribution

 

Planification du reboisement

C’est sans doute lors de l’évaluation de la qualité des travaux de préparation de terrain qu’est le meilleur moment pour recueillir les données requises à la prescription des travaux de reboisement. En résumé, la prescription sylvicole devra inclure la densité de plants (nombre de plants / hectare), les essences à reboiser et les types de plants.

 

Pour en savoir plus sur le reboisement

 

Conclusion

Une plantation de qualité est le résultat d’une succession de décisions et de travaux sylvicoles au cours de la durée de vie du peuplement. Cette série d’interventions débute par la préparation de terrain, suivie par les travaux de  reboisement et parfois par des travaux d’éducation de peuplement. Il est important que chacune de ces étapes soit réalisée avec rigueur pour obtenir un bon rendement.

Chaque année, l’équipe de LBprofor participe activement à la planification et au suivi de milliers d’hectares de préparation de terrain partout au Québec. Pour en savoir plus sur les avantages que nous apportons à notre clientèle sylvicole, consultez la page Encadrement d’entrepreneurs sylvicoles.

 

Références

  1. Jacques Gravel, Marcel Prévost & Nelson Thiffault (2014) Le déblaiement. En ligne
  2. Jacques Gravel, Marcel Prévost & Nelson Thiffault (2016) Le scarifiage. En ligne
 

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